Un maître zen demande à ses disciples: «Comment reconnaître le moment où la nuit s’achève et où le jour se lève?»
– Lorsque l’on peut distinguer un chien d’un loup, répond un disciple.
– Ce n’est pas la réponse, dit le maître.
– Quand on peut différencier un figuier d’un olivier, suggère un autre.
– Ce n’est pas non plus la réponse, dit le maître.
– Alors comment? demandent en chœur les disciples.
– Quand, voyant un inconnu, nous reconnaissons en lui un frère, alors le jour se lève et la nuit prend fin.
«Cet amour-là est sans commencement et sans fin. Il est sans peur et sans frontière. Il est sans attentes. Il donne et reçoit sans jamais se plaindre ni réclamer. Il n’y a plus « moi » et « les autres ». Il y a « nous ». Il n’y a plus ni homme ni femme, ni riches ni pauvres, ni Américains ni Chinois, ni bouddhistes ni musulmans, ni Orient ni Occident, ni faibles ni puissants, ni justes ni pécheurs, ni purs ni impurs. Il n’y a que la coupe de l’amour qui englobe tout et tous.
Lorsqu’il prend racine dans notre cœur, cet amour universel transforme notre façon d’être et de vivre. Il n’y a plus ni étranger ni lointain. Tout être vivant nous est proche, toute souffrance nous concerne. Tout être est notre ami, notre parent, notre enfant.»
Extrait du livre de Frédéric Lenoir, L’Âme du monde