Balou à la plage

Au Costa Rica, tout est plus compliqué que ce que tu pourrais t’imaginer (sauf si t’as plein de cash, là, tout devient bin bin simple). Pour te donner une meilleure idée, j’te partage un exemple concret. Le 2 juillet, ma toilette a fait des bulles. Problème avec le drain et la fosse septique, inondés par les pluies abondantes. (La tactique du fraudeur est de construire tout croche pour ensuite gagner le double d’argent en « trouvant des solutions » qui répareront ses erreurs volontaires. Je l’ai viré y’a longtemps, mais le mal était fait pour la fosse et le drain.) Avec Edgar, on a étudié la situation, cherché des solutions. J’ai entamé des démarches pour remplir et niveler le terrain dès la première semaine de juillet. On arrive à la fin du mois et rien n’est encore réglé. 🥴

Déjà, bonne chance pour trouver un camion qui transporte des roches concassées et un tracteur pour distribuer et aplanir ce ballast. Ici, pas de pages jaunes et les options sont limitées. Après avoir fait le tour de mes contacts et une publication sur un groupe FB de la région, j’me suis mise à courir derrière les tracteurs qui passaient devant mon terrain pour leur demander leurs tarifs et disponibilités. 😅 J’en ai finalement trouvé un. Mais pas de camion disponible pour transporter le ballast. Ou vice-versa. Quand j’ai enfin réussi à coordonner les 2, l’état de la route du voisin (celui qui me vendait le ballast à bon prix) s’était réellement dégradé à cause des fortes pluies et l’accès à la montagne était trop risqué pour un camion chargé.

Le temps que je trouve une autre place où acheter du ballast (au double du prix, of course), la magie de la coordination devait être recréée. Ce lundi était prometteur, mais finalement, j’me suis fait chocker parce qu’une autre offre plus payante est rentrée. Le mardi, j’ai trouvé un camionneur qui a accepté de venir le mercredi matin, avec son tracteur. Il est finalement arrivé en fin de matinée et m’a annoncé que le Président du Costa Rica était dans la ville même où se situe la carrière de ballast. La circulation était difficile pour un scooter… impossible pour un camion. C’est quoi les chances, esti?!

On en rajoute une couche? Envoye donc. Je lui ai demandé s’il pouvait venir le lendemain matin… il m’a appris que c’était un jour férié, les employés devaient être payés en double. J’me suis mise à halluciner. (Détail important, pendant tout ce temps, je prie pour que la pluie soit retardée, le sol doit être sec pour étendre les pierres; ça fait 3 jours qu’il ne pleut pas, prier pour un 4ème, c’est étirer la sauce en maudit. En espérer un 5ème, ça relève du miracle.) Il finit par accepter de venir le jeudi à tarif régulier. 🙌

Jeudi matin, il fait beau, je l’attends de pied ferme dès 8h. Le premier voyage de ballast arrive vers 9h. Le camion étant trop grand pour passer sous le guide du portail, il doit décharger dans l’entrée… et pas de tracteur en vue. La 2ème cargaison est déchargée au même endroit, ce qui a pour conséquence de bloquer complètement l’entrée pour le tracteur qui se pointe avec 5h de retard. On doit défaire la clôture sur le côté pour le laisser passer; il démolit le terrain du voisin en restant embourbé et après 2h de gossage, son boss m’avise qu’il doit arrêter car il commence à pleuvoir et que son tracteur a un problème mécanique, il manque de force pour étendre le ballast. Ils sont partis en nous laissant, le terrain et moi-même, dans un état pitoyable. 🥺

J’ai décidé de crisser mon camp. Mettre les 2 chiens dans l’auto d’Éric et fuir à la plage malgré le ciel chargé de nuages gris foncés. Balou était nerveux: sa seule balade en auto l’avait conduit chez le vétérinaire. Mais Namasté semblait le rassurer, connaissant le paysage que son ami s’apprêtait à découvrir. Il a plu pendant les 30 minutes de déplacement. Arrivés à la plage, la pluie a cessé et on a pu marcher de long en large tranquillement et voir un arc-en-ciel. (Un signe que «Ça va bien aller»?) 😂 Balou était fasciné par l’immensité; quelle joie et quel privilège d’assister à ce précieux moment. 🥰 Ça m’a calmé.

La pluie est revenue dès notre départ. En arrivant chez moi, l’étendu d’la catastrophe était encore dans ma face, mais ma zénitude était plus grande. En restant connectée à une Force Supérieure, j’me dis que rien n’arrive pour rien et même si je ne comprends pas encore le dessein, je sais qu’il existe.
#WisdomWins ✊

Merci de m’avoir lue jusqu’ici.
Écrire me fait du bien et votre présence aussi. 🫶

Plein d’amourrrr,
xx 😘

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Coucher de soleil à Playa Ventana, 25 juillet 2024: