Le passage de mes locataires

Ma voisine temporaire, celle qui louait ma maisonnette au Costa Rica, vient de quitter vers l’aéroport. À ma grande surprise, j’ai versé une larme à son départ; sa compagnie et sa joie de vivre vont me manquer. Sérieux, je ne l’avais pas prévue celle-là: m’attacher autant à certains locataires et trouver ça pénible de les voir partir. Devoir me réadapter à ma solitude après chaque passage de belles personnes conscientes…

C’est dans ces moments-là que j’suis reconnaissante de vivre en campagne; j’peux me déposer et respirer, en me laissant envahir par les sons qui m’entourent, me perdant dans mes pensées en regardant la nature pousser. Un pic-bois joue du drum sur un arbre, une bibitte vole maladroitement vers un avenir incertain, une iguane se fait bronzer sur ma clôture, les abeilles s’abreuvent dans le bol d’eau de Namass, les oiseaux se racontent des histoires qui n’en finissent plus, un troupeau de vaches blanches court sur la rue principale, devant un homme à cheval qui les pousse vers un endroit où elles fourniront du lait pour faire du fromage…

Titite chasse un lézard, Namass se joint à elle; les 2 semblent surpris d’avoir enfin trouvé un intérêt commun (autre que celui d’attirer mon attention). Pendant ce temps, le mini reptile est figé par la peur, il n’ose plus bouger. Au final, ils l’ont un peu gossé mais pas tué, tout s’est bien terminé.

Hier soir, j’suis sorti à Tamarindo et j’ai été témoin d’un truc bin spécial. En pleine ville, parmi trop d’humains, un singe hurleur traînait au sol. Les touristes ont sorti leurs appareils photos pendant que j’essayais de voir s’il était blessé car c’est complètement anormal qu’un singe de cette espèce se promène seul, au sol. Il n’avait pas l’air mal en point, juste confus et perdu. Il a continué son chemin devant le public et mon sentiment d’impuissance.

De retour chez moi, j’ai vu que Titite avait été malade. En plus du vomi étendu sur le plancher, des centaines de mini fourmis étaient rassemblées autour de la flaque gluante: bar open. Beeuuurrrk. Après le génocide de fourmis, j’me suis dit qu’il fallait les aimer en maudit, nos p’tites boules de poils, pour ramasser leur caca et leur vomi.

En parlant d’amourrr, j’ai « perdu » Namass l’autre jour à la plage. Pour la première fois, il m’a laissé en plan pour une petite chienne noire (bin trop petite pour lui!) Son odeur l’a rendu fou et l’a poursuivie jusqu’à ce que je ne le vois plus… Normalement, il s’éloigne un peu et revient vite, mais là, aucun signal radio. Pas de son, pas d’image. 15 minutes d’attente se sont lentement écoulées. Soudain prise de panique, je me suis levée, j’ai marché dans la direction où il avait disparu. Je ne l’ai vu nulle part.

Le soleil était en train de se coucher et mon niveau de stress augmentait à chaque seconde. Je me demandais s’il penserait à se rendre à l’auto dans le stationnement? Ce que je devais faire s’il ne revenait pas? Jusqu’à quelle heure devrais-je l’attendre sur le bord de la plage? Mes pensées allaient à 100,000km/h. Rendu à l’autre extrémité de la plage, j’ai fait demi-tour. À mi-chemin entre le point de départ et ma position, Namass a surgi d’une autre dimension pour apparaître joyeusement à mes côtés. J’peux difficilement expliquer l’extrême soulagement que mon coeur a immédiatement éprouvé en l’apercevant. Proportionnel à la peur ressentie. Ce chien m’apporte du courage, de la discipline, de la patience, de la joie de vivre… J’peux juste pas imaginer ma vie sans lui.

Merci la vie, nous sommes bénis.
Ma marmaille, vous et moi. ✨

—

Photo: En l’honneur de Valérie, la super locataire qui adore les singes, j’ai choisi cette image extraite d’une vidéo filmée hier durant ma marche avec Namass.

—

Pour plus d’info sur ma maisonnette à louer au Costa Rica (photos, map, prix, questions/réponses, etc.): CLIQUEZ ICI