Le ramancheur

Vendredi dernier, j’suis retournée voir un ramancheur… pour me faire ramancher le coude/poignet/épaule droits sur lesquels j’suis mal tombée. Contrairement à ma première visite, j’étais mieux préparée psychologiquement à l’expérience que j’allais vivre. Déjà, l’endroit est bin spécial: immense cuisine extérieure avec un four à bois pour cuire la bouffe, grand terrain derrière avec des plantes, fleurs, arbres fruitiers, animaux et des sons fascinants, ainsi que la pièce dans laquelle on reçoit les traitements (photo en haut). 


Il y avait un arbre de noix de cajou. Savais-tu qu’on doit faire cuire la noix avant de la manger? Il y avait également un manguier et un avocatier, plein d’orchidées, ainsi que des plantes et fleurs étranges.


«El Gato» (Le Chat), c’est le surnom du ramancheur. Au Costa Rica, les gens s’appellent souvent avec des sobriquets qui leur collent à la peau (rares sont les personnes qui connaissent leur véritable prénom). Fack El Gato est un grand monsieur d’au moins 6 pieds, habillé humblement avec une grosse bedaine et des yeux bleus-verts-jaunes hallucinants (d’où son surnom). 

Dans sa chambre, une table à massage sur laquelle on s’allonge en maillot de bain. J’ai laissé ma chum Amparo y aller en premier, j’voulais me faire une idée. Dès que le ramancheur a commencé à travailler, j’ai vu mon amie se tortiller de douleur; j’avais juste envie de passer mon tour, mais j’me suis laissée broyer après elle. Le traitement est un mix entre un massage lymphatique hardcore, de la réflexologie niveau Ninja et de la chiropratie extrême. Pendant 30-40 minutes, chaque muscle se fait moudre comme du café. Pétrissement, écrasement, craquement; tout y est et c’est crissement intense. Pendant la session, El Gato a les yeux fermés et nous parle doucement malgré ses mains qui réduisent en poudre toutes les tensions dans notre corps. «Todo bien, mi niña. Respira, mi amor. Vamos por 3 más, guapa.» (Tout va bien ma petite. Respire mon amour. On y va pour 3 autres, ma belle.)

Quand je sors de cette « torture-qui-fait-du-bien », j’me sens légère et très fatiguée. Comme si je venais de me défoncer au gym pendant 3 heures consécutives. Mais le traitement est efficace, ma douleur est presque disparue. Lors de ma 2ème visite, El Gato m’a dit que j’étais tendue comme une barre de fer. C’est vrai que dernièrement, je sens mon corps raide et j’ai d’la difficulté à me relaxer. 

Y’a-tu juste moi qui est submergée par les tâches quotidiennes? Celles qui se répètent sans fin, celles qu’on doit faire et refaire sans jamais en venir à bout? Lavage, ménage, vaisselle, cuisiner, nourrir les animaux, arroser les plantes, se laver, etc. Des fois, j’ai juste envie de me laisser aller à ne rien faire pantoute. Mais je sais que la réalité empire quand je fuis mes responsabilités car loin de disparaître, elles s’accumulent et je dois redoubler d’efforts pour les accomplir. 

De ces temps-ci, j’suis en grande remise en question sur mon avenir. Mes interrogations existentielles jouent un rôle important dans cette saturation mentale et je crois que la raideur de mon corps vient de là. Fack j’avance un jour à la fois, je fais de mon mieux pour prendre soin de moi et j’en profite pour cultiver ma foi afin de booster ma confiance en la Vie. J’me dis que bientôt, y’a un truc qui va débloquer (et mon corps s’en portera mieux). 

Et toi… as-tu l’impression de stagner, parfois? Que fais-tu pour te motiver, pour te discipliner, pour transcender la stagnation et aller de l’avant? 

En attendant de lire attentivement vos réponses, j’vous souhaite une magnifique journée.

Plein d’amour, xxx

P.S.: Pour les curieux, le métier de ramancheur existait au Québec. Pour en savoir plus: «Les ramancheurs, ces héritiers d’un savoir très ancien»

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